Premières cigales

Il fait chaud aujourd’hui. Dimanche écrasé de soleil ou le vent chante en petits murmures dans les branches des arbres.
Aujourd’hui j’ai entendu le chant de la première de nos cigales, qui peuvent être parfois si assourdissantes. Cette fois, sa musique était douce, ne trouvant aucun partenaire pour lui répondre, elle donnait l’impression d’être l’interprète d’un solo dont l’écho se perdait dans l’air ambiant au milieu du chant des oiseaux.

Les dernières semaines passées ont été loin d’être les meilleures que j’ai connues.
Eloigné de ma famille, en cas de mauvaises nouvelles, la distance renforce le sentiment d’impuissance que l’on a face a elles.
Et des mauvaise nouvelles il y en a eu.
En fait c’est ce que je redoutais depuis longtemps.
« Et si quelque chose arrivait, qu’est-ce que je pourrais faire ? »
La réponse est cinglante : rien.
Je ne peux rien faire si ce n’est apporter mon soutient via les images fades d’une webcam et les coupures de son dues a une mauvaise connexion internet.
Voir des visages terrassés par la fatigue et le chagrin me rend très vulnérable, en fait plus qu’on ne pourrait le croire, l’empathie n’est pas une chose contrôlable, hélas…
Sous ma carapace de bonne humeur perpétuelle je cache parfois bien mon jeu et les minutes passées seul, devant mon écran sont souvent propices aux idées noires.
Le choc passé, il faut gérer les informations et se reprendre, ce que je fais bon gré mal gré, pour ne pas sombrer dans une morosité quotidienne et surtout ne pas transmettre cet état d’âme.
J’ai la chance d’être épaulé par celui qui illumine ma vie depuis maintenant presque quatre ans, m’évitant d’être accablé par mes mauvaises pensées.
Il y a eu cependant quelques moments plus lumineux, comme la récente élection a la présidence des Etats unis de Barack Obama, n’effaçant pas les erreurs passées du pays, mais au moins ayant l’avantage de promettre un avenir moins difficile et plus juste que ce a quoi l’administration Bush nous avait habitués. Le peuple américain est passé a l’âge adulte un 4 novembre.
Hasard des calendriers, ont eu lieu aussi les élections néo zélandaises pour le choix d’un nouveau premier ministre. Helen Clark, que j’avais rencontre l’année dernière, n’aura pas vu son mandat renouvelé une quatrième fois, John Key, leader du parti « national » qu’on pourrait assimiler a un UMP français, a été élu la nuit dernière. Son programme électoral me parait irréalisable et il sera surement contraint pas la force des choses, comme le roi des bonsaïs en France, de revoir sa copie et d’utiliser des idées « de gauche » pour pouvoir tenir toute la durée de son mandat, qui heureusement, n’est que de trois ans.
Mon refuge salutaire est aussi le dessin que jamais je n’abandonne, que les moments soient bons ou pas.
Après avoir terminé « Faust » j’ai aussitôt mis en chantier « Atlas » qui est lui aussi terminé depuis hier. « Lucifer et Gabriel » est déjà en route, ainsi que « Méphisto » dans les starting-blocks. Dans ces nouveaux dessins je franchis un pas de plus dans ma lente évolution artistique. Les cadres décoratifs, apparus avec la série « les 4 éléments », repris dans la série « Archanges » et aussi pour « Faust » se généralisent donc. Ils sont tout aussi importants et travaillés que le sont les dessins qu’ils soutiennent en tant que décor. Leur symbolisme est en accord avec l’illustration.

Pour « Atlas » on peut deviner dans le cadre plusieurs symboles relatifs au personnage. Les branches de Kauri, arbre natif de la Nouvelle Zélande très connus par la puissance et la force qu’ils dégagent de part leur taille, les étoiles qui évoquent le monde céleste, les cartes des voutes célestes nord et sud, la carte du monde, les chaines qui retiennent le mouvement du personnage rappelant la divine punition qu’il a reçue.
Cette illustration n’est pas vraiment une « illustration de composition » dans le sens ou elle évoque un personnage déjà connu pour sa puissance et son coté très masculin, je n’ai pas pour cette fois, fait un mélange des genres ou une transgression, je me suis juste adapté au personnage pour en donner ici ma propre vision. Je partage avec vous ici un échantillon du résultat final, laissant la primeur de la haute résolution en integral pour les abonnés de ma newsletter avant de la mettre a disposition sur mon site web
Un merci tout spécial a Christophe, inspirateur éclairé de ce dernier dessin. Il se reconnaitra en lisant ces lignes. Cet « Atlas » lui est particulièrement dédié.


2 Comments to “Premières cigales”  

  1. 1 Craig McAndrew

    A fine looking Atlas – merci!

  2. 2 Thierry

    tres beau message entre joie de voir revenir les beaux jours et la mélancolie d’avoir des etres chers un peu trop loin – amicallement