In Memoriam…

C’est avec les vingt-mille kilomètres de distance qui nous séparaient depuis plus de trois ans maintenant, qu’aujourd’hui, je lui dédie ces lignes.

Par expérience je sais que rien ne remplace un père.
A sa façon, il en était un autre pour moi, avec ses qualités et ses défauts… en fait, tout ce qui nous rend humains.
Il ne comblait pas une place laissée vide, il avait fait la sienne, fait de ma famille sa famille et fait face a toutes les difficultés auxquelles on est confronté dans ce genre de situation avec courage et détermination.
Apres une phase d’adaptation nécessaire il était devenu un nouveau membre de la famille, comme la nouvelle branche qui pousse sur un arbre ayant été mutilé par l’orage…Il nous a acceptés avec nos différences, nos exigences aussi… Dans le conflit comme dans l’équilibre, dans les joies comme dans la peine, comme nous l’avons accepté lui aussi…Au cours de notre vie il arrive un moment ou on réalise qu’il faut dire aux gens qu’on aime qu’on les aime.
Trop jeune on pense qu’on a tout le temps de le faire…
Adulte on n’en sent pas le besoin…
Trop vieux il reste peu de temps…
N’hésitez jamais a le faire…
Je me rappelle lui avoir dit une fois alors que nous étions seuls sur la route, lui au volant. Il me faisait confiance et je lui en serait toujours reconnaissant.

Je pense a ma mère qui a partagé sa vie, a ses enfants Michael et Vanessa, a mes frères et leurs épouses et compagnes, leurs enfants, ses frères et soeurs et sa famille, a tous ses amis et ceux qui ont traversé sa vie.
je pense au vide qu’il laisse derrière lui…
je pense a ses sourires et ses éclats de rire, a sa grosse voix éraillée qui m’amusait, ses lunettes réparées avec du sparadrap qui lui tombaient sur le bout de son nez et lui donnaient une allure de gardien de musée.
je garde toutes ces précieuses images et ces souvenirs en moi, car il est une partie de moi désormais, une partie de nous tous, et c’est maintenant dans notre mémoire qu’il existe…

“J’ai fait un peu de bien, c’est mon meilleur ouvrage”
Cette phrase de Voltaire, il aurait pu la dire…

Tu me manques Gilles, mais on se retrouvera, promis!