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De l’importance du Bear Art…

Les choses reprennent doucement leur cours, mon amour est dans la phase de convalescence qui suit la difficile épreuve qu’il vient de vivre. 15 kilos en moins, deux opérations chirurgicales, un traitement intraveineux tres contraignant de 5 semaines, qui touche a sa fin, n’auront pas eu raison de la bonne humeur de ce petit nounours qui ensoleille ma vie depuis 5 ans maintenant. Le 19 de ce mois, nous avons en effet célebré cet anniversaire charnière.
Le plus dur est derrière nous… Le soleil est revenu dans la maison et cet après midi j’ai entendu chanter la première cigale de la saison, l’été austral s’annonce sonore!
Récemment sur facebook j’ai participé a une discussion tres intéressante avec mon ami Guy Thomas et un critique d’art tres avisé et plein de bon sens. M’est venue cette courte reflexion que je fais suivre ici…

Bonne occasion aussi pour vous montrer comme promis le logo qui met en scene le personnage du précedent post.

Christophe Jannin - Bear New Zealand Logo

Dans des sociétés majoritairement patriarcales, la valorisation de la force et de la masculinité au travers de personnages hors Gabarit dans l’histoire de l’art est somme toute naturelle. L’art au service du pouvoir, renforce grâce aux valeurs véhiculées par ces personnages, la position ascendante de celui-ci.
Reste ensuite l’interprétation de l’artiste au travers de sa sensibilité.
Il apporte des considérations secondaires qui complètent le premier message. La force devient réconfortante, la masculinité devient sensuelle et  protectrice.
Le 19ème siècle voit l’art perdre une partie de son attachement au pouvoir et les artistes s’affranchissent des règles alors établies et se réapproprient le genre.
La figure masculine elle aussi s’affranchit de cette  tutelle et devient le vecteur des valeurs de l’artiste lui-même.
Le « Bear Art » est surement le meilleur exemple de cette évolution, en sexualisant, parfois même a outrance le sujet. L’artiste est au stade de l’harmonie entre l’œuvre et lui-même, il est transfiguré.
L’art nouveau se situe à cette charnière de la fin du 19ème siècle et du début du 20eme siècle, l’art se débarrasse progressivement du carcan politique et religieux et envahi  le quotidien par le biais des arts décoratifs, il s’universalise.
La sexualité y devient plus objective et visible non pas comme un complément mais une part du sujet lui-même.
La fleur, omniprésente, en est un rappel frappant (les fleurs sont des organes sexuels) et épaule le message, s’ajoute aussi le symbolisme, les doubles significations, l’allusion au rêve, a la sensualité.

C’est cette essence que je tends a approcher dans mon travail en me réappropriant le langage, en changeant les techniques et les compositions, mais le message reste le même…

Bear New Zealand

Apres plusieurs semaines en enfer, voici un post rapide pour partager ici le personnage qui servira désormais de mascotte aux ours de Nouvelle Zélande et qui a été devoilé hier soir. je publierais le logo dans le prochain post.

Rester muet…
Se poser parfois la question que la polémique est futile et qu’elle ramène au pot de terre contre le pot de fer, qu’irrémédiablement les avis ne changeront pas…
Je lis çà et là les commentaires échangés sur les réseaux sociaux auxquels je suis inscrit en ligne, parfois je participe si je pense que ma contribution peut apporter un éclairage différent sur une question abordée, peut être de la modération aussi !
La pensée maçonnique a cet avantage de pousser à la réflexion intérieure et de baser la conversation sur l’écoute bien plus que sur la transmission des points de vue qu’on peut avoir.
En fait, elle est comme le ciment autour d’une brique dans un mur, elle permet a la conversation de se construire, elle favorise l’intégration a une construction solide plutôt qu’un simple ajout a un tout disparate, elle rassemble ce qui est épars.
De ce point de vue elle m’a rendu meilleur dans bien des cas de figure, tout comme celui qui m’agite en ce moment.
Je vois les interlocuteurs d’un débat sur un réseau social avancer des arguments sans y avoir bien réfléchi, s’emporter par écrit et réduire les participants a des caricatures pour pouvoir ensuite mieux les dénigrer ou leur donner des qualificatifs peu flatteurs avec des mots qui dans leurs écrits passent pour des insultes.
Or, ou est l’intérêt de la participation a une conversation, serait-ce sur un réseau social si c’est pour simplement donner son avis, essayer de le faire passer en force, s’écouter parler et surtout, encore moins écouter ou tout du moins lire, les autres.
Ne parler qu’à bon escient et surtout quand on y a été invité, après avoir écouté l’autre, même si on a un avis différent, n’est pas encore chose répandue et gâche le débat.
La conversation doit enrichir et s’enrichir, épanouir et suggérer la réflexion, intéresser…
La superficialité semble parfois être le seul mode de fonctionnement d’un grand nombre dont l’aboutissement est le conflit, le refus de l’autre et de toutes ses différences, la haine et le mépris.
Je ne me sens pas privilégié d’avoir été initié a la pensée maçonnique il y a de cela pas mal d’années mais j’ai conscience de la chance qui m’a été donnée alors, de cet enseignement et des outils qui l’accompagnent et qui contribuent encore et toujours a ce que je ne sombre pas sur ces écueils.


Tout autant ces outils, je les applique aussi à mon travail graphique maintenant, pour éviter la vacuité et la facilité, donner de la profondeur. « Hiram, architecte du temple » dernière de mes illustrations en date, coupure aussi dans la réalisation de la série «Les 5 sens» met en scène le personnage clé de la symbolique maçonnique et ses outils.
Cette illustration est la synthèse non exhaustive de sa légende. Je ne tenais pas a faire un tableau de loge, mais une vraie évocation, provoquer un éveil des sens aussi bien chez le profane que l’initié, tout en restant fidèle a ce qui me définit tel que je suis.
S’il suscite l’interrogation alors, le but est atteint, car la question est le début de la réflexion !
Le feuillage symbolique est celui du tilleul, dont la forme et la taille de la feuille sont celles d’un cœur, symbole de l’amour, fraternel et bien au delà, sans contraintes et sans limites.
Pour les outils certains sont connus mais ici chacun à son importance, même la place du compas et sa direction ne sont pas anodins.
Ici, tout est symbole…
Je partage avec vous ici cet opus.

Elle m’a souvent accompagné, parfois même tous les jours, quand je trainais mes savates dans la ville des sacres. Les longs soirs d’Aout l’ombre de sa silhouette s’allongeait à n’ en plus finir sur le parvis, noyant les nombreux touristes dans une pénombre sacrée.


Ses archivoltes s’envolant comme une fusée, comme pour rappeler a l’équipage de la mission Apollo que bien avant eux, elle avait déjà atteint les cieux. L’armée céleste qui la ceinturait de sourires aux ailes déployées montait la garde, j’étais dans de bonnes mains…

Elle m’a fait vivre des moments d’une joie si intense et si intérieure a la fois que les décrire serait inutile. J’en sortais a chaque fois bouleversé, le souffle haletant, la tête encore pleine du chatoiement du soleil qui transperçait les grandes baies de la basse-voie du déambulatoire.

Je me rappelle encore avoir écouté en catimini les concertos pour mandolines de Vivaldi avec mes ecouteurs alors que la lumière inondait la nef, moi assis, la main sur la base d’un pilier, je vibrais comme une feuille de bouleau secoué par un vent chaud d’été.


Elle m’a accompagné aussi dans mes moments de douleur, elle était mon refuge, mon blindage, ma carapace, celle qui comprenait mes peines et qui me protégeait. Il m’est arrivé de mouiller son dallage de mes larmes, en secret, dans l’obscurité d’une chapelle latérale des croisillons.

Je me rappelle étant gamin, de l’appartement au 8 ème étage où j’avais mes cours de catéchisme, j’apercevais par la fenêtre cette grosse masse sombre dominer la cité de ses presque 8 siècles, elle m’attirait comme un aimant, si proche et si lointaine… Je me jurais qu’un jour je travaillerais a ses pieds.
Le futur m’allait donner raison.
Quelques années plus tard après en avoir fait plusieurs maquettes, l’avoir étudiée en profondeur et l’avoir visitée des centaines de fois, je réussissais mon admission sur concours à la caisse nationale des monuments historiques et des sites (maintenant la réunion des monuments nationaux), j’étais étudiant à l’école des beaux arts dans la rue Libergier qui fait sa ligne droite dans le prolongement de son axe au même moment.

Mon rêve était réalité !

Je l’ai fait découvrir a des centaines, surement des milliers de personnes venues rien que pour elle, en parlant d’elle sans jamais la trahir, comme on parle d’un ami très proche, d’un confident. Jamais je ne l’ai réduite à une succession de chiffres et de dates, toujours j’en ai parlé avec passion, avec tout mon cœur.

Elle est mon inspiratrice depuis toujours et grâce à elle j’ai découvert que derrière les pierres et leur histoire, il pouvait y avoir bien plus…

A la côtoyer quotidiennement, les choses auparavant juste aperçues qui m’étaient familières semblaient avoir leur propre résonnance, comme si tout voulait dire quelque chose, comme un message a double lecture, une encre litho-sympathique. Là sous mes yeux depuis des années, après un apprentissage annexe long et difficile et toujours en cours d’ailleurs, je commençais à voir la symbolique sacrée devenir une évidence. Point de hasard, tout était comme une partition, orchestré, régit autour de chiffres symboliques, de rythmes, de couleurs, d’images.

Cherche, et tu trouveras… Frappe et on t’ouvrira.

Ce cheminement personnel m’avait amené à la porte de la loge, j’avais déjà et sans le savoir commencé à tailler ma propre pierre, les premiers coups de ciseau d’une longue tache que je savais ne finir que le jour de ma dernière heure. Cette symbolique que j’avais commencé à entrevoir, se découvrait peu a peu, plaçant la condition humaine au centre de ma vie, m’aidant comme un ciseau aide le tailleur, à ciseler les facettes de cette pierre qui me fait homme.

Elle est à 20 000km de moi désormais, elle ne m’a jamais autant manqué… Ses deux tours et son ange au sourire n’embellissent que ma mémoire et plus mon ciel, sa fraicheur en été et sa douceur en hiver, ne me font frissonner que dans mes rêves, mais elle est la, ancrée comme un bateau au port, au plus profond de moi-même.

La Cathédrale de Reims.

Photos: Christophe Jannin, automne 2007

Je sais… j’écris peu, voir meme pas du tout.
Les derniers mois auront été des épreuves, le haut de la vague est passé mais un ocean attend derrière…
Je n’ai pas pour autant été inactif , deux toiles, la série des 5 sens, terminés et un nouveau dessin deja en route, trois autres crayonnés deja prêts.
vous touverez en bas de ce post le croquis préparatoire final et la mise en place de “Hiram, architecte du temple”
Je prends la liberté de vous faire part de la traduction que j’ai faite d’un post tres intéressant d’un blog maçonnique américain, dont l’original se trouve ici.
Je ne revendique surtout pas la partenité de cet article que je laisse a son auteur, le frère Theron Dunn, mais il est le reflet de mon propre point de vue sur la question evoquée.

“A propos de l’homosexualité dans les loges maconniques.

Le but de cet article n’est pas de parler de l’homosexualité et d’encore moins discuter de la possibilité qu’il puisse y avoir des gays en loge. Ceci étant dit, il serait stupide de ne pas remarquer cette évidence : En supposant que 2% de la population soit gay, et qu’il n’est pas demandé en loge si un candidat est gay ou pas, nous pouvons donc supposer qu’il y ai des gays en loge.

L’argument sus-cité est probablement vrai. Les homosexuels ne sont pas vraiment les bienvenus dans la plupart des loges, et si un homme ouvertement gay se présente à la porte de l’orient pour demander à être admis, je ne serais pas surpris qu’au moins un des membres de la loge y soit opposé. Les maçons sont des hommes et des produits de notre culture après tout…

Je ne vous demanderais pas de penser si vous blackbouleriez (ndlr : refuser par vote a boules noires et blanches, vote traditionnel en loge) un homme ouvertement gay, ni vous demanderais de considérer de ne pas le faire. Le débat ici n’est pas a propos de l’homosexualité, elle sert juste d’exemple, car la véritable question est : Devons nous ou pas protéger NOTRE morale et nos valeurs du reste de la population.

La Franc Maçonnerie nous enseigne, au dessus de tout, à être tolérants et charitables vis-à-vis des autres. Je suppose que c’est ce que tous les maçons DEVRAIENT faire à ce propos.

Cette année, le candidat proposé comme tuileur (ndlr: Personne en charge de l’admission en loge des frères par reconnaissance de mots de passe, entre autres) s’est révélé être un membre actif de la communauté gay.
Disons, pour soutenir l’argument, qu’il est un pilier de la loge, toujours prêt a tendre la main, est une voix de la raison, mène l’enseignement en loge, et est, entre autres, l’incarnation de ce que nous recherchons chez un maçon.

Vous découvrez qu’il est gay.

Voteriez-vous en sa faveur pour son élection au poste de tuileur de votre loge ? Voteriez-vous pour lui pour devenir le grand maitre de votre loge ?

Si non, pourquoi ?

Réfléchissez consciencieusement ici, car en tant que maçons, nous prônons des valeurs de tolérance et notre enseignement implique que nous appliquions les outils de la Franc Maçonnerie a nous-mêmes.

Le christianisme enseigne que l’homosexualité est un péché… mais il enseigne aussi aux chrétiens à détester le péché mais aimer le pécheur. Le christianisme enseigne beaucoup, certes, mais la maçonnerie, comme nous le rappelons sans cesse à ses opposants et autres entêtés, n’est pas une organisation reposant sur le christianisme. Ce n’est pas une religion. C’est une fraternité, comme nous le savons tous, d’hommes croyant en dieu, chacun de nous cependant le définit individuellement dans sa vie.

Une tradition fondamentale de la Franc Maçonnerie veut que nous n’imposions pas notre religion en loge. Alors comment pouvons nous exprimer notre compréhension d’un livre traduit d’un langage qui n’a même pas un mot pour « homosexualité », dans la loge (ndlr : le livre en question est la bible, présente dans chaque loge)? Comment alors, mettons nous en pratique notre morale ?

Il en résulte de plus grandes implications pour la loge, pour nos vies et notre communauté. Je prends ici cet exemple car c’est celui dont nous avons certainement fait l’expérience, y avons pensé ou en avons parlé. La façon dont vous appliquez votre morale a votre vie est importante, car elle définit l’édifice maçonnique que vous bâtissez
La façon dont vous appliquez votre morale à la vie des autres définit tout autant cet édifice maçonnique.

Refuseriez-vous à un homme l’opportunité de s’épanouir par l’expérience maçonnique, un homme de toute évidence sincère et juste, au simple regard de sa vie privée car personnellement elle ne vous plait pas ?
Voteriez vous en défaveur d’un homme gay, sachant qu’il est gay, ou voteriez vous « non » pour un frère (parce que, oui, il est un frère) qui a été nommé comme officier de votre loge et qu’il était gay ?
Quelles mesures prendriez vous alors pour faire appliquer VOTRE morale, votre compréhension, votre version de la vérité sur les autres ?

Mettons de coté la question de l’homosexualité pour un moment, qui n’est pas le centre du débat ici.
Et si le candidat vivait avec sa concubine et leurs enfants ? Voteriez-vous négativement ?
Et i le candidat avait vécu avec sa concubine pendant des années et s’était ensuite marié juste avant postuler, cela changerait-il votre vote ?
Et si l’homme travaillait dans une entreprise complètement légale prés de chez vous ? Disons qu’il soit le propriétaire d’un restaurant avec un bar.
Certains frères pensent que vendre de l’alcool est immoral.
Voteriez-vous négativement parce que cet homme vend de l’alcool ?

C’est une importante question, non par ce que liée au sujet présent, homosexualité, alcool, vie dans le péché, le problème n’est pas la. Le problème c’est toi, mon frère, il est chacun de nous, dans le silence de notre conscience.

L’Honneur et l’intégrité est ce que vous faites quand personne ne vous regarde.

Nous sommes tous appelés à agir de façon juste et droite, devant dieu et les hommes. Chacun de nous individuellement.
Chacun de nous est appelé a contenir nos passions, désirs et préjugés.  Nulle part en maçonnerie il nous incombe de contenir les uns les autres nos passions, préjugés et nos désirs.

Je l’ai souvent dit, la question n’est pas : MOI améliorant les autres. Elle est : MOI m’améliorant moi-même.
En voici un parfait exemple, la question est : Chacun de nous, que ferions-nous si nous étions confrontés avec quelque chose que nous n’acceptons pas dans nos vies ?
Jugerions-nous ?
Nous ne pouvons pas nous en empêcher, nos vies reposant sur des valeurs, l’impliquent.

Juger cependant ne veut pas dire imposer une sentence.

En tant que maçons, nous avons reçu l’enseignement de considérer l’espèce humaine comme une seule et même famille, le riche et le pauvre, l’important et l’insignifiant, tous créés comme les habitants d’une seule et même planète à s’aider, se supporter et se protéger mutuellement.
Si un homme, qui est, entre autres, qualifié, est blackboulé, ou un candidat pour un office dans la loge tout aussi qualifié, prêt, volontaire et capable est refusé au vote parce que quelque chose dans sa vie ne nous convient pas, comment l’aidons nous, le supportons ou le protégeons ? N’échouons nous donc pas de cette manière ?

Comme écrit plus haut, je ne suis pas ici pour me faire l’avocat de l’homosexualité ou franchement de la condamner.

La n’est pas mon rôle, mais, je ne suis pas né gay, et personne ne peut sérieusement penser que quelqu’un peut choisir d’être homosexuel, tout comme personne ne peut choisir de naitre blond ou les yeux marrons, petit ou grand, etc… c’est la nature des choses…

Nous avons besoin, dans notre parcours de maçon, d’appliquer les outils de la fraternité a nos propres pierres, aider nos frères a parfaire la leur mais nous empêcher cependant d’appliquer nos outils a leur pierre. C’est une lourde tache à accomplir et honnêtement, la plupart d’entre nous avons déjà suffisamment à faire avec notre propre perfectionnement plutôt que de juger les autres.

Il est facile de juger quelqu’un, il est  plus difficile de porter un jugement sur nous même. C’est pourquoi d’ailleurs tellement passent leur temps à juger les autres plutôt que de le faire sur eux même.

Nous, cependant, sommes maçons. Nous travaillons notre pierre et ce travail bien que gratifiant, est difficile…”

debat intéressant si il en est, qui dépasse et de loin les themes abordés et nous met le nez en face de nos jugements moraux.